Visite dégustation du Château Le Bruilleau avec Serge Bedicheau, co-gérant du domaine avec son épouse Nadine. Serge met en avant l’histoire du domaine et de sa belle-famille, les spécificités du domaine, ainsi que les techniques de vinification et d’élevage. Une dégustation des deux vins blanc et rouge du Château Le Bruilleau permet de parfaitement appréhender l’identité de ce très beau Pessac-Léognan au rapport qualité-prix imbattable !
LE CHATEAU LE BRUILLEAU EST UN DOMAINE FAMILIAL
Le Château Le Bruilleau est dans la même famille depuis 4 générations
Le Château Le Bruilleau appartient à la même famille depuis le début du vingtième siècle, époque à laquelle les barriques de vins blancs partaient en bateau pour l’Angleterre.
Aujourd’hui, Nadine et Serge Bédicheau dirigent le Château Le Bruilleau, et ce depuis 40 ans. C’est en effet en 1983, lorsque le père de Nadine tombe gravement malade que le couple décide de reprendre les rênes du domaine. Afin de conserver dans le giron familial le domaine d’alors 5 hectares et demi.
Nadine et Serge embrassent une carrière vinicole
Nadine travaillant à l’office notarial de La Brède et Serge étant en poste chez EDF, les nouveaux gérants doivent donc tout apprendre du domaine vinicole. Ils prennent conseil auprès de certains vignerons et s’entourent d’un oenologue conseil.
En outre, le couple délègue le travail de la vigne à une entreprise spécialisée. Il décide également d’acquérir des vignes supplémentaires afin de doubler la superficie vinicole du Château Le Bruilleau. Ce dernier s’étend désormais sur 10 hectares et demi.
Le couple fait entrer le Château Le Bruilleau dans la modernité
Dans les années 80, le Château Le Bruilleau comptait 1 hectare de rouges et 4,5 hectares de blancs, essentiellement du sémillon. Nadine et Serge plantent davantage de vignes rouges, ainsi que du sauvignon blanc.
Par ailleurs, ils construisent un chai à barriques en 1987, afin d’élever les rouges en quantité. Ils font également édifier un bâtiment de stockage en 2009. Enfin, les nouveaux gérants font l’acquisition de cuves en inox thermorégulées, qui remplacent petit à petit les cuves en béton à partir de 1985. Ces dernières servent parfois encore un peu, en fonction des millésimes.
Une équipe resserrée s’occupe du Château Le Bruilleau
Nadine est chef d’exploitation, tandis que Serge prend en charge le pilotage global du vignoble. L’équipe du Château Le Bruilleau comprend également leur fils, qui assure les travaux mécanisés, la taille, ainsi que les vinifications.
Par ailleurs, comme les vendanges sont mécaniques à 90%, l’embauche d’un ouvrier supplémentaire suffit à assurer cette opération primoridiale. Le domaine s’articule autour de la maison familiale, incluant bien évidemment une cave à vins, datant de 1927.
LE CHATEAU LE BRUILLEAU BENEFICIE D’UN TERROIR DIVERSIFIE ET PRESERVE
Le Château Le Bruilleau s’étend sur cinq terroirs différents
Les sols et sous-sols du domaine sont principalement constitués de graves et d’argiles. Pour autant, le vignoble du Château Le Bruilleau est formé de cinq parcelles reposant sur des terroirs propres et bénéficiant d’expositions différentes. Les encépagements sont bien entendu adaptés à ces parcelles.
Le Château Le Bruilleau est désormais certifié HVE4
Nadine et Serge abandonnent rapidement les produits CMR et le désherbage chimique, qui était usuel dans les années 80. Par ailleurs, HVE3 depuis 2019, le Château Le Bruilleau vient de se voir décerné le label HVE4. Mais la conversion vers le bio n’est pas d’actualité, car les gérants préfèrent protèger la vigne à l’aide de molécules de synthèse pendant la floraison.
DES TECHNIQUES CLASSIQUES DE L’AOC PESSAC-LEOGNAN
Des vinifications différenciées
La vinification des blancs se fait à la fois en barriques et en cuves. Par ailleurs, les gérants du Château Le Bruilleau vinifient les rouges intégralement en barriques, qui sont conservées quatre ans au domaine.
Le chêne français est privilégié
Les gérants du Château Le Bruilleau font appel à plusieurs tonneliers, locaux (tonnellerie Marques et Tonnellerie bordelaise) comme provenant d’autres régions françaises, à l’instar de Cadus ou Vicard.
Nadine et Serge utilisent exclusivement du chêne français. Ils ont testé des barriques en chêne américain il y a une vingtaine d’années, mais l’expérimentation n’a pas été concluante. Les Pessac-Léognan blancs font l’objet d’un élevage sur lies de neuf mois, tandis que les Pessac-Léognan rouges sont élevés pendant un an.
CHATEAU LE BRUILLEAU : UNE GAMME SIMPLE MAIS EFFICACE
Le Château Le Bruilleau produit une majorité de rouges
Proposant deux cuvées, le Château Le Bruilleau produit quatre cinquièmes de Pessac-Léognan rouges pour un cinquième de Pessac-Léognan blancs. Les blancs sont constitués de 65% de sémillon et de 35% de sauvignon blanc. Cet assemblage est assez rare dans l’appellation Pessac-Léognan, le sauvignon étant souvent majoritaire.
Les assemblages de rouges sont formés de 52% de merlot et de 48% de cabernet sauvignon. Le Château Le Bruilleau produit 40 000 bouteilles de rouges pour 10 000 bouteilles de blanc.
Château Le Bruilleau rouge 2018
La robe de ce Pessac-Léognan rouge est d’un très beau grenat. Son nez est complexe, fruité et puissant. A l’image du nez, la bouche est puissante, parfaitement équilibrée et très fruitée, centrée sur les notes de fruits noirs compotés. Une très belle réussite qui s’accommodera parfaitement avec une belle viande rouge grillée aux cèpes, à l’instar d’une cote de boeuf ou d’un magret de canard.
Château Le Bruilleau blanc 2021
La robe de ce Pessac-Léognan blanc est joliment dorée avec des reflets verts. Le Château Le Bruilleau blanc arbore un très joli nez de fruits exotiques et d’agrumes, l’orange confite étant bien présente. La bouche est fruitée, grasse et très bien équilibrée.
D’une garde de 10 ans, ce Pessac-Léognan blanc sera parfait de l’apéro au roquefort en passant par un poisson blanc ou une volaille. Ce Pessac-Léognan blanc est aussi réussi que le rouge !
Deux cuvées et uniquement deux !
Nadine et Serge s’interrogent bien entendu sur l’évolution de la consommation de leur clientèle, mais n’imaginent pas produire des vins rosés comme certains Pessac-Léognan ou encore produire davantage de Pessac-Léognan blancs.
Il n’est pas non plus question de produire d’autres cuvées, les deux cuvées actuelles constituant deux excellents rapports qualité prix suffisants ! En effet, le Château Le Bruilleau rouge se vend en direct à 15 euros, quand le Château Le Bruilleau blanc est à 14 euros.
Au regard du pouvoir d’achat de leur clientèle et du niveau d’investissement actuel du Château Le Bruilleau, cette gamme de prix convient parfaitement aux gérants actuels !
Le Château Le Bruilleau bénéficie de différents canaux de distribution
Les canaux de distribution du Château Le Bruilleau sont multiples. Tout d’abord, 50% de la production est écoulée vers le négoce à destination de l’hôtellerie et de la restauration. Puis les particuliers et cavistes achètent 40% de la production en direct.
Enfin, 10% de la production est exportée, principalement vers les Etats-Unis, la Corée du Sud et l’Irlande. Ce dernier secteur, en baisse de moitié, souffre de la guerre russo-ukrainienne, les Russes étant de grands amateurs des Pessac-Léognan blancs.
Si cet article sur le Château Le Bruilleau vous a plu, retrouvez d’autres Pessac-Léognan sur la page actualités du blog de l’apprenti sommelier.
