Visite dégustation personnalisée du Château Bouscaut avec Pierre-Louis Bord, en alternance au pôle oenotourisme du château. Pierre-Louis met en lumière l’histoire du Chateau Bouscaut, les processus de vinification et d’élevage des vins blanc et rouge, ainsi que les spécificités du terroir de Bouscaut. Une dégustation du Chateau Bouscaut blanc 2017 et du Chateau Bouscaut rouge 2016 permet de parfaitement appréhender l’identité de ce splendide Pessac-Léognan.
UNE HISTOIRE INTERNATIONALE QUI REMONTE AU XVIIÈME SIÈCLE
Le Château Haut-Truchon est l’ancêtre du Chateau Bouscaut
Le Chateau Bouscaut, en tant que domaine vinicole, existe depuis le XVIIème siècle. Il porte alors le nom de Château Haut-Truchon, Sous la famille Courtade, le Château Haut-Truchon prend le nom du lieu-dit Le Bouscaut à la fin du XIXème siècle.
La famille Place fait rentrer le Chateau Bouscaut dans la cour des grands
En 1925, la famille Place, d’origine belge, achète le château avec le Comte de Rivaud. Ils mettent en place un drainage extensif du vignoble et rénovent les chais. Ils transforment également le château, en lui adjoignant une tour, en rehaussant la toiture et en l’ornant d’un bassin en pierre. Le Comte de Rivaud baptise l’un de ses yearlings prometteurs Chateau Bouscaut. Celui-ci gagne plusieurs grands prix sous les couleurs de Bouscaut et a une descendance de très grande qualité !
En 1929, le Château Valoux, jolie propriété adjacente, est acquis par les propriétaires de Bouscaut. C’est dans sa chartreuse que sont actuellement accueillis les hôtes du Château dans un gîte 4 étoiles. En 1953, Chateau Bouscaut est classé en rouge et en blanc, parmi 16 autres crus des Graves. En 1962, le château subit un incendie. Il est reconstruit à l’identique par l’architecte bordelais Michel Garros.
Grâce à la famille Lurton, Chateau Bouscaut acquiert ses lettres de noblesse
En 1968, Chateau Bouscaut est acquis par un groupe d’investisseurs de la Côte Est des États-Unis. Ce groupe s’en sépare en 1979, au bénéfice de Lucien Lurton, viticulteur bien connu de la région bordelaise. Lucien Lurton est le frère d’André Lurton, qui a beaucoup oeuvré pour la création de l’appellation Pessac-Léognan en 1987.
En 1992, Lucien Lurton lègue ses châteaux (parmi lesquels Brane Cantenac, Desmirail, Villegeorge en Médoc, Climens à Barsac, ainsi que Camarsac en Entre-deux-mers) à ses dix enfants. Ainsi Sophie Lurton hérite de Chateau Bouscaut, qu’elle dirige aujourd’hui depuis 30 ans avec Laurent Cogombles, son mari. Ils habitent aujourd’hui le château avec leurs quatre enfants.
LE CHATEAU BOUSCAUT JOUIT D’UN SPLENDIDE TERROIR
Le domaine produit 300.000 bouteilles en moyenne par an. Le domaine se répartit sur 40 hectares de rouge et 10 hectares de blanc. Doté de sols majoritairement argileux sur calcaire, les cépages merlot, malbec et cabernet sauvignon y prospèrent. Les blancs se répartissent entre sémillon, dont une parcelle merveilleuse car plus que centenaire, et sauvignon blanc.
LA VINIFICATION DES ROUGES EST TYPIQUE DE L’AOC PESSAC-LEOGNAN
Des vendanges de plus en plus précoces
Les vendanges manuelles et parcellaires se réalisent en général entre début septembre et mi-septembre pour les blancs et entre mi-septembre et fin octobre pour les rouges. Mais l’année 2022 a battu des records de précocité en raison de l’été caniculaire, avec un début de récolte des blancs le 19 août et des rouges le 6 septembre.
Généralement, le sémillon se récolte après le sauvignon blanc. Le merlot est vendangé ensuite, le malbec vers la fin du merlot et le cabernet sauvignon en dernier.
Deux chais qui se complètent parfaitement
Le chai circulaire de 1990 dessiné par l’architecte Vincent Defos du Rau, accueille les cuves en inox pour la vinification des vins rouges. Une dizaine de cuves béton de 100 hectolitres complètent l’installation depuis 2002 et permettent d’affiner la sélection.
Erafloir puis fouloir accueillent les grappes et les raisins
Après les vendanges, les grappes entières sont réceptionnées dans le chai circulaire et passent dans un érafloir qui ôte les rafles. Les grains sont ensuite foulés doucement.
Mais au fait pourquoi garder les peaux ?
Le jus, la pulpe, les pépins et la peau du raisin rouge sont mis en cuve. Les parties solides remontent sur le haut et forment le chapeau de marc. La fermentation alcoolique se déclenche grâce à la pruine présente naturellement sur la peau des raisins et contenant des levures naturelles.
Les remontages permettent d’extraire les anthocyanes. Ces derniers fournissent le tanin et la couleur et donnent sa structure au vin. Ces opérations consistent à faire remonter le jus par dessus le chapeau de marc.
Vin de goutte et vin de presse
Quand la fermentation se termine, l’équipe du Chateau Bouscaut récupère deux vins. Premièrement le vin de goutte et deuxièmement le vin de presse. Celui-ci est récupéré à partir des peaux et des pépins pressés grâce à un pressoir pneumatique. Le vin de presse peut participer à l’assemblage si les propriétaires le jugent intéressant
La fermentation malolactique prend le relais
Puis la fermentation malolactique s’opère. Celle-ci a pour objet de transformer l’acide malique, plus acide en acide lactique, qui est plus doux. Le vin obtenu est alors plus souple et plus stable.
L’élevage et l’assemblage suivent alors
Les différents lots sont élevés séparément pendant 14 mois dans des tonneaux en chêne. Puis les vins sont transférés en cuves inox pour réaliser l’assemblage des différentes parcelles et former le grand vin et le second vin.
L’équipe du Chateau Bouscaut expérimente les amphores pour le petit verdot. Ce cépage pourrait être intégré au grand vin dans un futur proche. Ces nouveaux contenants, dont la technique remonte à la nuit des temps, sont en place au Chateau Bouscaut depuis deux ans. Les amphores favorisent les côtés fruité et minéral du vin.
Collage et éventuellement filtration finissent le travail
Le collage est réalisé avec un produit naturel, comme le blanc d’oeuf. Cette opération consiste à amalgamer les particules encore présentes qui tombent alors au fond de la cuve. Le vin est soutiré, à l’occasion de la levée de colle. Cette dernière opérations se fait avant la mise en bouteilles.
UNE VINIFICATION DES BLANCS TOUT AUSSI TYPIQUE
Les blancs, ramassés à la main en cagettes, sont égrappés, légèrement foulés et mis dans le pressoir pneumatique. Il sont ensuite entonnés en barriques de 400 litres après extraction d’une partie des lies.
La fermentation alcoolique prend le relai
Pendant la fermentation, l’équipe du Chateau Bouscaut procède à un bâtonnage hebdomadaire et durant les dix mois d’élevage. Cette opération consiste à remuer le fond de la barrique pour remettre en suspension les lies fines. Ceci afin d’apporter plus d’onctuosité et de corps au vin.
Le ouillage corrige la part des anges
L’équipe du Chateau Bouscaut pratique également un ouillage régulier, c’est-à-dire un apport de vin de l’année sur chaque barrique. Car un phénomène d’évaporation se produit et il faut compenser la part des anges.
LE CHATEAU BOUSCAUT CONSERVE SON HERITAGE INTACT
Au détour des chais entièrement rénovés en 2010, dont un chai de vieillissement des vins rouges sorti de terre, le caveau des vieux millésimes héberge de magnifiques bouteilles, la plus vieille datant de 1914. Cette magnifique collection comprend même des vins effervescents et moelleux réalisés dans les années 30.
En effet, chose assez rare, le Chateau Bouscaut conserve quelques millésimes très anciens, contrairement à nombre de grands domaines vinicoles français pillés pendant la seconde guerre mondiale. Le Chateau Bouscaut étant occupé par les Allemands, les vins ont été transportés dans un château voisin !
LE CHATEAU BOUSCAUT CHOISIT AVEC SOIN SES BARRIQUES
Le chêne français et la chauffe moyenne sont privilégiés
Rappelons ici que l’élevage en barriques permet d’arrondir les tannins, d’apporter davantage de structure et d’amener des arômes secondaires aux vins. Pour cette étape essentielle, l’équipe du Chateau Bouscaut choisit des barriques de chêne français avec chauffe moyenne.
Ce type de chauffe évite de donner des arômes amers de café ou de coques torréfiées. La chauffe moyenne apporte des notes de vanille et d’épices, comme la cannelle ou le clou de girofle.
Le Chateau Bouscaut diversifie la provenance de ses tonneaux
Le Chateau Bouscaut fait appel à des tonnelleries bordelaises (Marques, Seguin-Moreau et la tonnellerie bordelaise) ou à des tonnelleries bourguignonnes comme Cadus et même hongroise comme Kadar. Les barriques sont renouvelées par tiers chaque année.
LE CHATEAU BOUSCAUT PROPOSE UNE OFFRE DE GRANDE TENUE
Chateau Bouscaut blanc 2017, une complexité aromatique extraordinaire !
Un sémillon magique rentre dans l’assemblage
Au regard de la période de gel intense de l’année 2016-2017, le millésime 2017 est réputé difficile pour les rouges, mais pas pour les blancs ! Le Chateau Bouscaut blanc 2017 est un assemblage de 68% de sauvignon blanc et de 32% de sémillon. Ce dernier cépage est notamment cultivé sur une parcelle franche de pied, ayant résisté au phylloxéra qui a décimé les vignes au XIXème siècle. Cette parcelle est âgée de 130 ans, chose très rare puisqu’en général les vignes sont arrachées entre 40 et 45 ans d’existence.
La palette aromatique est magnifique
La robe de ce Pessac-Léognan grand cru classé de Graves est d’un beau jaune paille avec des reflets verts brillants. Le nez de ce Chateau Bouscaut blanc est particulièrement aromatique. Les notes de fruits tropicaux, comme l’ananas, les fruits de la passion et le kiwi apportés par le sémillon répondent aux arômes d’agrumes, à l’instar du citron vert ou du pamplemousse véhiculés par le sauvignon. De plus, les barriques apportent des notes de curry et de fleurs blanches, comme l’acacia et le buis.
Ce grand cru classé de Graves promet une belle garde
La bouche est complexe, riche, fruitée, gourmande, vive et très bien équilibrée. Comportant un délai de garde de 10 ans, il se mariera parfaitement avec des produit de la mer non salins, des poissons blancs gras, des viandes blanches, des fromages de chèvre et de brebis, une pavlova aux agrumes, …
Chateau Bouscaut rouge 2016, un extraordinaire potentiel !
Un malbec vieux de 70 ans !
Ce magnifique millésime lunaire a permis au merlot de très bien s’exprimer. Ce grand cru classé de Graves est un assemblage de 55% de merlot, 38% de cabernet sauvignon et 7% de malbec. Un malbec planté il y a près de 70 ans.
Un nez et une bouche somptueusement fruités !
Ce Pessac-Léognan rouge a une très belle couleur rouge rubis tirant sur le grenat. La trame aromatique de ce Chateau Bouscaut rouge est centrée sur les fruits rouges : cerise noire, mûre, cassis et groseille. La bouche révèle une structure très tannique et de magnifiques arômes chocolatés et fruités rappelant le Mon Chéri. Le malbec apporte ses arômes poivrés et mentholés, qui s’expriment notamment en fin de bouche.
Ce cru classé de Graves promet une garde de 25 ans minimum !
Ce Chateau Bouscaut rouge 2016 parfaitement équilibré offre une très belle longueur en bouche. Il est à boire dès maintenant sur un plat de viande rouge, et il gagnera à être un peu attendu pour exprimer tout son potentiel. D’une très belle garde, il se mariera à la perfection avec une cote de bœuf aux cèpes par exemple.
Si vous voulez appréhender d’autres joyaux de l’appellation Pessac Léognan en plus du Chateau Bouscaut, visitez la page des actualités du blog de l’apprenti sommelier. Ce blog consacré à cette AOC propose aussi de connaître les caractéristiques de cette sublime appellation bordelaise ou bien la liste des Pessac Leognan.
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