Visite dégustation du Domaine de Merlet avec son propriétaire Joël Tauzin et Marie-Noëlle. Tous deux mettent en avant l’histoire du domaine, dont ils s’occupent seuls, leurs procédés de vinification et d’élevage, ainsi que leur engagement en faveur de l’agriculture raisonnée. Une dégustation de leurs trois cuvées dans différents millésimes permet d’appréhender l’identité de ce Pessac-Léognan à taille humaine situé entre le Château Haut-Bailly et le Château Smith Haut Lafitte.
L’HISTOIRE DU DOMAINE DE MERLET REMONTE AU 17EME SIECLE
Le Domaine de Merlet appartenait à un ancien mousquetaire du roi de France
Au 17ème siècle, le domaine portait le nom de « Motheau » ou « Montaut ». Dans les années 1760, il était la propriété de Gratien Merlet du Grava. Cet ancien mousquetaire du roi fit construire la chartreuse, qui porte encore aujourd’hui la date de fin de sa construction sur son fronton : 25 septembre 1763.
Le Domaine de Merlet était lié au Domaine de Chevalier par alliance…
Gratien Merlet reçût ce domaine de la famille de son épouse, Marie Julie de Saint-Laurens, fille d’un trésorier de France. A cette époque, la famille rebaptisa la propriété en « Domaine de Limousin ». Mais la raison de ce changement de dénomination reste un mystère… Par ailleurs la sœur de Gratien, Jeanne Louise, épousa Jean-Baptiste Dejeanne, propriétaire du Domaine de Chevalier…
La viticulture cessa au Domaine de Merlet pendant un siècle
Puis la famille Merlet, qui conserva la propriété du domaine, se lança dans la viticulture jusqu’à la fin du 19ème siècle. Mais l’aventure fut stoppée par le phylloxéra, qui détruisit toutes les vignes du domaine familial. C’est alors que la famille se mit à élever des vaches.
1989 marqua le renouveau viticole de la propriété
Joël Tauzin, œnologue de formation, a repris la propriété en 1989 avec son frère et sa sœur. Les trois nouveaux viticulteurs ont commencé par planter un hectare de rouge, la viticulture du blanc étant plus technique.
La fratrie a également rénové la chartreuse et les installations techniques. La bâtisse se divisa alors en deux parties : l’une dédiée à l’habitation et l’autre consacrée au chai.
Le domaine changea de nom
A cette époque, la propriété portait le nom de Château de Merlet. Mais lorsque Joël voulut déposer la marque associée, il rebaptisa la propriété familiale en Domaine de Merlet. En effet, un Château Merlet existait déjà en appellation Bordeaux.
Le premier millésime du Domaine de Merlet date de 1991
La première récolte date de 1991, millésime marqué par une très forte gelée. A cette époque, la famille Tauzin produisit seulement deux barriques. Depuis 2013, Joël travaille à plein temps au Domaine de Merlet. Depuis 1989, il partageait en effet son temps entre le Domaine de Merlet et le Château Fieuzal.
LE DOMAINE DE MERLET PRATIQUE L’AGRICULTURE RAISONNEE
Le Domaine de Merlet s’étend sur six hectares
Cette petite propriété familiale se compose de 2 hectares de bois et de 4 hectares de vignes rouges. Le Domaine de Merlet comprend ainsi 30% de merlot et 70% de cabernet sauvignon.
Joël est adepte de l’agriculture raisonnée
Conscient de l’impact de la viticulture sur l’environnement, Joël n’utilise ni désherbant, ni insecticide. Les rangs de vignes côtoient donc les herbes folles et la confusion sexuelle est de rigueur au Domaine de Merlet.
Aussi, Joël privilégie le respect de l’environnement, le développement de la biodiversité et la douceur des traitements.
La conversion bio n’est pas d’actualité
Le bio n’est pas à l’ordre du jour, au regard des contraintes que la certification impose. Par ailleurs, pour Joël, la météo difficile générant des risques importants de maladies, dont le mildiou, et le rythme plus fréquent des traitements ne militent pas pour la conversion bio.
A petit domaine, petite production
Le Domaine de Merlet produit 18 000 bouteilles de Pessac-Léognan rouge par an en moyenne. Le rosé de saignée est quant à lui produit à hauteur de 700 bouteilles. Mais la demande étant importante l’été, Joël réfléchit à accroître sa production.
Les vins du Domaine de Merlet s’achètent principalement sur place
La SCEA Domaine de Merlet vend 80% de son vin au domaine. Le reste se retrouve chez certains restaurateurs et cavistes bordelais. Une petite partie de la production est exportée vers la Belgique, l’Allemagne ou la Chine.
DES TECHNIQUES QUI RESPECTENT LES CANONS DE L’AOC
La vinification est classique de l’AOC Pessac-Léognan
Les vendanges étant manuelles, le Domaine fait appel à des bénévoles : famille, amis et clients. Pendant les vendanges, dès leur arrivée au cuvier, les baies sont triées, éraflées, foulées et mises en cuves inox thermorégulées. La fermentation alcoolique maintenue à 28 degrés s’opère alors.
Une macération de quatre semaines a lieu avant l’écoulage. Pendant cette période, des remontages réguliers sont réalisés. Ensuite, après l’écoulage, la fermentation malolactique s’effectue en cuves, avant la mise en barriques pour l’élevage.
Joël utilise exclusivement du chêne français
Joël fait appel principalement aux tonneliers Nadalié, Marques, Brive Tonneliers et Vinéa. Même si des essais ont été réalisés avec du chêne des pays de l’Est ou du chêne américain, Joel n’utilise plus désormais que du chêne français. Ce dernier est en effet plus fin et moins vanillé que ses homologues étrangers.
Les vins du Domaine de Merlet sont élevés dans des barriques de chauffes moyenne à légère. Enfin, Joël privilégie les barriques en chêne et n’a testé ni amphore ni œuf béton.
LE DOMAINE DE MERLET PROPOSE UNE BELLE OFFRE
Outre le rosé de saignée, qui n’est pas classé en AOC Pessac-Léognan mais en Bordeaux rosé, Joël propose deux cuvées. La cuvée « Domaine de Merlet » est un assemblage de 70% de cabernet sauvignon et de 30% de merlot. Cette cuvée fait l’objet d’un élevage de douze mois en barriques, dont 30% de barriques neuves.
La « cuvée prestige » résulte d’un assemblage équilibré de 50% de merlot et de 50% de cabernet sauvignon. Un élevage de 18 mois en barriques neuves permet d’obtenir un très joli vin de garde parfaitement équilibré.
Domaine de Merlet rosé 2022
D’une belle robe rose brillant, ce merlot vinifié et vieilli en fûts présente un joli nez fruité à base de fraise, de groseille et de pêche blanche. D’une attaque vive, la bouche parfaitement équilibrée est fruitée, gourmande et ample. La longueur très belle fait apparaître une belle finale saline.
Très bien équilibré entre fruits, bois, acidité et minéralité, ce Bordeaux rosé sera parfait en apéro, sur des salades d’été ou sur un barbecue.
Domaine de Merlet rouge 2018
La robe de ce Domaine de Merlet 2018 est d’un rouge profond. Le nez révèle des notes boisées, épicées et de fruits rouges compotés, comme la cerise et la mûre. A l’instar du nez, la bouche équilibrée de ce Pessac-Léognan rouge est fruitée, boisée et épicée. Dotée d’une très belle structure et de tanins soyeux bien fondus, ce Pessac Léognan rouge 2018 comporte une très belle longueur.
D’une garde d’au moins 15 ans, il s’accommodera parfaitement avec une belle viande rouge, une côte de veau, un fromage à pâte dure ou un dessert au chocolat.
Domaine de Merlet prestige rouge 2020
D’une très belle robe rouge grenat, ce très beau Pessac-Léognan rouge dévoile de très belles notes fruitées de fraise et de myrtille, ainsi que des notes épicées et boisées. La bouche typique de l’AOC est puissante et élégante.
Pessac-Léognan très bien réussi, cette cuvée prestige du Domaine de Merlet s’accommodera de belles viandes rouges ou de plats en sauce épicés. Ce millésime 2020 très bien exécuté par Joël dispose d’un très beau potentiel.
Domaine de Merlet prestige rouge 2019
Ce Pessac-Léognan rouge arbore une belle couleur grenat et un nez déjà complexe à base de cerises confites. La bouche de cette cuvée prestige du Domaine de Merlet est plus boisée et plus fruitée que le millésime 2020. Par ailleurs, les tannins sont davantage fondus.
D’une très belle garde de 20 ans, ce Pessac-Léognan rouge se mariera parfaitement avec une belle cote de bœuf ou un fondant au chocolat.
Pour découvrir d’autres Pessac-Léognan que le Domaine de Merlet, rendez-vous sur la page actualités du blog de l’apprenti sommelier.